On l'a déjà mentionné, le manager compétent qui facilite le travail de ses collaborateurs, qui fédère les savoirs, qui favorise le travail collectif au détriment de la compétition individuelle est une espèce en voie de disparition. Les salariés doivent donc s’accommoder de cette réalité et bien souvent donner raisons à l'absurdité et colmater les brèches ouvertes par les coups de boutoir de l'incompétence qui tels le ressac et avec la même régularité et la même obstination aveugle, finissent par miner les individus les plus solides.
Ce contexte est favorable à la recherche d'un minimum de sécurité. Alors en dépit de toute logique de toute image positive de soi, on va abandonner notre spécificité, notre légitimité et se plier aux desiderata pour ne pas encourir les sanctions dont celle omniprésente et souvent rappelée du licenciement. On va s'attirer les bonnes grâces du manager et en premier lieu en lui donnant raison et en n'exprimant pas son désaccord ( face aux décisions ineptes ou arbitraires voire plus haut...)Ceci constitue un plan de sauvegarde immédiat qui pour être efficace doit être constamment répété. Plus profondément l'individu est convié à rejouer une conduite archaïque dont le sens social lui échappait alors , celle de l'apprentissage de la propreté chez l'enfant. Il s'agissait bien alors de faire plaisir à ses parents ( ou d'y renoncer) et ce faisant rechercher l’acquiescement qui était synonyme de "bien" et "d'amour".
Lorsque l'adulte est conscient de "faire plaisir à son manager" et non pas de produire avec lui du sens, sait-il qu'il qu'en rejouant cette scène il adopte un comportement hautement régressif . Il se met symboliquement "sur le pot" en espérant en retour l'amour puisque la reconnaissance professionnelle sera forcement absente.Le message implicite sera donc bien " Fais de la merde pour je puisse te montrer que tu me fais plaisir".
Après cela on s'étonnera d'être déprimé et sali.
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