Les comptables, les gestionnaires, bref les managers sont ceux qui animent les humains comme s'ils étaient des ramettes de papier ou des trombones. Ce sont eux qui dans leur majorité, font respecter le règlement, la norme de fonctionnement et qui veillent à ce que la standardisation des actions de travail "colle" à des procédures ou l'idée de rationalisation est omniprésente. Ceux qui n'adhèrent pas risque en se mettant en porte à faux de souffrir. Ils seront taxés de mauvais managers, de leader négatif diront ceux qui ont mal digéré les concepts pourtant basiques de la dynamique des groupes.
Le contrôle est permanent.
Contrôle du temps de travail, la pointeuse devenant l'unique témoin du temps passé et donc du travail effectué. Pour des professions qui exigent une mise à jour permanente le temps consacré à lire échanger se documenter n'est évidement pas considéré comme pouvant être porté au crédit du travail.
Contrôle des postures au travail qui ne se réfèrent qu'à une culture institutionnelle arbitraire et fantasmée.
Contrôle des échanges interpersonnels. Il faut bien le dire les échanges ne sont qu'une perte de temps car chaque minute perdue est créditée comme relevant du laxisme ou de la mauvaise volonté ou encore du non respect des règles.
Contrôle des individus dans leur singularité. Par l’éviction du débat, de la contradiction, de la confrontation le management tente de faire rentrer les individus dans un moule de l'obéissance aveugle considérée comme une compétence. On prône la même idéologie, le même enthousiasme voire le même langage issu de la novlangue managériale pour qu'enfin il n'y ait pas d'aspérité et que on n'ait plus à se soucier des "états d’âme " des individus.
Le contrôle devient la règle. Au fond on va contrôler l'obéissance et la soumission à l'ordre, à la règle établie par l'organisation néolibérale relayée par les petits chefs qui espèrent ainsi un rapprochement avec des secteurs identifiés comme des zones de pouvoir. Le statut des individus, les bénéfices ( y compris secondaires ) qu'ils obtiennent, leur microscopique pouvoir de sanction à travers les évaluations annuelles sont des "avantages " qu'on peut leur retirer à chaque instant. Il parait évident que lorsque les individus ont des besoins des demandes formulées implicitement à l'organisation on peut exercer sur eux une pression, un chantage pervers en quelque sorte qui vise à les réduire à des agents chargés de maintenir la discipline, l'ordre et l’obéissance...A contrario l'organisation ne peut pas refuser ce qu'on ne désire pas.
Cela n'a d’ailleurs pas une grande importance : on trouvera facilement des kapos organisationnels prêts à être les bras armés de cette idéologie néolibérale qui se répand y compris dans les secteurs non concurrentiels
http://www.dailymotion.com/video/xavcn5_paul-aries-neomanagement-1-2_news
Voir aussi sur le sujet : http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/05/30/halte-aux-methodes-du-neomanagement_1529444_3232.html
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