On arrête pas le progrès. La course aux bénéfices et à la rentabilité a accouché dans une grande discrétion d'un mode de management fruit de la fusion des défunts "cercle de qualité" et de l'organisation taylorienne.
Directement inspiré des modes de gestion japonais puis américains "le Lean manufacturing" vise à impliquer les salariés en continu afin qu'ils puissent perfectionner sans relâche le travail.
Les consultants spécialisés proposent une méthode permettant de supprimer tout gaspillage dans la production : c'est, remis au gout du jour, la méthode des Zéros (0 défaut, 0 délai, 0 stock, 0 panne, 0 papier, 0 attente, ...) dans laquelle les salariés sont conviés à s'impliquer à travers diverses réunions de "propositions d'amélioration du travail" ou il est de bon ton de participer activement faute de quoi l'évolution salariale pourrait s'en ressentir.
Ces habits neufs du management le Lean manufacturing qui pourrait se traduire assez fidèlement par l'ancienne défroque du "juste à temps", ces cercles de qualité newlook sont des transcriptions directes du toyotisme. On avait connu les Chicago boys et voila qu'apparaissent les MIT boys.
Ce qui était originalement visé par les cercles de qualité était la qualité de travail, la réduction de la pénibilité et bien entendu la productivité. Avec le Lean les ergonomes s'accordent à constater que dans 97% des cas seule la productivité est visée. De la même façon, il n'y avait naturellement pas d'angélisme à faire redessiner par les femmes de chambre d'une chaine hôtelière les chariots de nettoyage mais à l'époque cette démarche pouvait superficiellement passer pour moderne et finalement sociale.
La tentation est grande de généraliser ce mode de management aux services publics et ainsi de faire un bon en arrière de plusieurs années. Pour le moment la discrétion est de mise mais sous l'égide de l'évaluation des performances, des pans entier de l'activité de service ( hôpitaux , transports, poste, police, enseignement ...) sont visés et on s'en approche.... Quand on vous disait que le taylorisme n'était pas mort !
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