Bienvenue sur ce blog dédié à la souffrance au travail, créé par Gérard Delmas. N'hésitez pas à laisser ou proposer vos commentaires, réactions ou réflexions.

27 avril 2013

souffrance au travail. Management par l'intimidation.


     Aucun doute, le travail est pénible. Certaines activités sont physiquement éprouvantes, fatigantes, dangereuses ou très exposées en termes de responsabilités vitales. Certaines autres qui consistent à maintenir l’activité à un niveau optimum à la fois de productivité et de qualité le sont également. 
On pense généralement et souvent à raison que les activités les moins gratifiantes sont aussi souvent les plus pénibles. Il existe aussi des situations ou l’engagement de l’acteur est total et dans l’urgence et pour des activités à haute valeur sociale ajoutée. Et dans ce cas la difficulté due à la tension est bien réelle et la pénibilité tout aussi présente.
Mais il existe aussi une frange non négligeable de travailleurs /managers qui non seulement bataillent pour réaliser les activités pour lesquelles ils reçoivent un salaire mais subissent en plus les exactions de cadres dit supérieurs.
Il s'agit de ceux qui ont sur-interprété le message de leur école de commerce d’origine laquelle leur a procuré par un fantasme de valeur, un surcroît de crédibilité. Se prévaloir de cette appartenance est limité d’ailleurs aux "connaisseurs" hexagonaux. Il y a fort à parier que les entreprises américaines par exemple ne savent absolument pas ce que signifie les initiales HEC ou tous ces ces sigles qui caractérisent ces écoles relevant de l’exception française.

On a déjà eu l’occasion de le noter précédemment, mais le message de ce type de structure d’enseignement, outre qu’il vise à la reproduction des élites, à tendance à laisser croire aux étudiants qu’ils vont être des sauveurs du monde pour peu qu’ils puissent jouer comme il convient avec le levier “ressources humaines“.  Il suffit  que cette interprétation rencontre des personnalités perverses à composante sadique pour qu'on  assiste alors dans certaines réunions de cadres à un feu d’artifices d’humiliations et de disqualifications en tout genre.
Comment peut-on en arriver là?

Outre que ces comportements sont contre productifs en ce sens qu’ils jouent  la carte du management par la contrainte et l'intimidation en conduisant les destinataires à chercher d’abord à se protéger plutôt qu’à obtempérer, ils relèvent aussi d'une illusion auto entretenue par des directions générales.
Non seulement toxiques et nuisibles pour leurs collaborateurs ces managers sont effet promus et soutenus avec l’espoir qu’ils puissent, en se salissant les mains, remettre de l’ordre économique ou fasse progresser les entreprises qui du fait de la crise semblent ne plus tourner rond.
Ces hommes de mains au service des directions générales et des actionnaires appliquent la technique du "marche ou crève", en pensant naïvement qu’il suffit de casser par tous les moyens les "mauvaises volontés et l’inertie au travail" pour retrouver un rythme et des résultats mirobolants.
Il leur manque, malheureusement pour leurs collaborateurs et pour leur entreprise, les prémisses d’une étincelle de réflexion politico-économico sociale. De fait, leur rôle qui pourrait être même dans les difficultés conjoncturelles actuelles, moteur, fédérateur et finalement productif, n’est plus que celui de kapos zélés et de chiens de gardes d’un système qui pense naïvement que ces méthodes vont permettre d’aller toujours plus de l’avant.
Cependant tout n’est pas perdu pour tout le monde et au final la jouissance narcissique des uns et l’illusion gestionnaire des autres sont les grands vainqueurs d'un système qui fait  du surplace en pensant  contrôler et produire.

12 avril 2013

Souffrance au travail. Les pervers narcissiques



Pendant les différentes évasions fiscales réussies ou avortées, le malaise au travail reste bien actif.
Des suicides à l’ONF… encore probablement des intolérances à l’odeur des sous bois ou des allergies aux champignons, sans compter les immolations de chômeur en fin de droit à Pôle Emploi et encore un suicide à France Télécom le 6 mars dernier. Hollande lui-même ne veut pas être en reste de l’ancien patron de France télécom en déclarant, comme pour exonérer la structure et l’organisation  de Pôle  Emploi de sa responsabilité directe ou indirecte : 


Le service public de l'emploi a été, je crois, exemplaire, il n'est nul besoin d'aller chercher une responsabilité", a-t-il estimé, tout en jugeant que "quand se produit un drame, qui est un drame personnel (c’est nous qui le soulignons), c'est aussi un questionnement à l'égard de toute la société"
"Nous devons lutter contre le chômage, nous devons montrer que nous sommes capables d'être une nation solidaire et, quand nous avons des règles, nous devons les faire comprendre"…Encore un ancien salarié trop fragile !

Le chômage augmentant, la vie dans les entreprises se tend. Si l’on peut relever chez les salariés des failles dans la résistance à la souffrance en termes de maladies plus ou moins psychosomatiques, arrêts de travail et turn over, force est de constater que la crise générale procure enfin des terrains de manœuvre et des bacs à sable pour tous les managers pervers narcissiques qui n’attendaient que ce signal social pour exercer leur nuisance en toute impunité. On rajoute ainsi une couche aux difficultés rencontrées.

Comme le signale  LeMonde.fr  13.02.2013
Il s’agit de petits chefs psychorigides, médiocres et sans aucune envergure spirituelle et parfaitement fuyants. Il est impossible d'engager une discussion contradictoire avec eux car ils ignorent tout du funeste dessein qu'ils servent jour après jour.

Bien évidement au gré des fusions acquisitions et dans un contexte économique tendu, la satisfaction des actionnaires n’est pas laissée pour compte. Mais est ce que la disqualification, l’humiliation, le mépris, la peur sont des méthodes productives pour arriver à satisfaire le client ou l’actionnaire ?

 Ces hommes de l’entreprise ne semblent pas se poser ce type de question (dans le cas contraire nous souhaiterions en être informés)
En revanche ils sont les aiguilleurs incompétents d'un train dont ils ne maîtrisent ni la puissance, ni l’énergie utilisée ni la destination.

Ce sont des petits hommes méprisables, benêts souvent intouchables et impunis qui participent à un processus qui les dépasse. Ces néomanagers pour lequel l'homme devient une ressource impersonnelle et interchangeable préparent les fondements d'une société que l'on voit se dessiner chaque jour de plus en plus clairement, où les critères économiques écrasent la vie.

Ce sont bien des hommes sans qualité.


Bien entendu dans ce contexte toutes les protections sont bonnes à prendre. La première, quand nos résistances psychologiques ne sont pas émoussées est sans doute d’observer, tel un entomologiste devant un insecte vaquant à ses occupations d’insecte, les tentatives pitoyables de ces « petit managers » de prouver leur efficacité et leur existence. A défaut de cette compétence il reste toutefois les voies de la médecine du travail des CHSCT et des délégués du personnel… si l’on a la faculté d’attendre