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12 avril 2013

Souffrance au travail. Les pervers narcissiques



Pendant les différentes évasions fiscales réussies ou avortées, le malaise au travail reste bien actif.
Des suicides à l’ONF… encore probablement des intolérances à l’odeur des sous bois ou des allergies aux champignons, sans compter les immolations de chômeur en fin de droit à Pôle Emploi et encore un suicide à France Télécom le 6 mars dernier. Hollande lui-même ne veut pas être en reste de l’ancien patron de France télécom en déclarant, comme pour exonérer la structure et l’organisation  de Pôle  Emploi de sa responsabilité directe ou indirecte : 


Le service public de l'emploi a été, je crois, exemplaire, il n'est nul besoin d'aller chercher une responsabilité", a-t-il estimé, tout en jugeant que "quand se produit un drame, qui est un drame personnel (c’est nous qui le soulignons), c'est aussi un questionnement à l'égard de toute la société"
"Nous devons lutter contre le chômage, nous devons montrer que nous sommes capables d'être une nation solidaire et, quand nous avons des règles, nous devons les faire comprendre"…Encore un ancien salarié trop fragile !

Le chômage augmentant, la vie dans les entreprises se tend. Si l’on peut relever chez les salariés des failles dans la résistance à la souffrance en termes de maladies plus ou moins psychosomatiques, arrêts de travail et turn over, force est de constater que la crise générale procure enfin des terrains de manœuvre et des bacs à sable pour tous les managers pervers narcissiques qui n’attendaient que ce signal social pour exercer leur nuisance en toute impunité. On rajoute ainsi une couche aux difficultés rencontrées.

Comme le signale  LeMonde.fr  13.02.2013
Il s’agit de petits chefs psychorigides, médiocres et sans aucune envergure spirituelle et parfaitement fuyants. Il est impossible d'engager une discussion contradictoire avec eux car ils ignorent tout du funeste dessein qu'ils servent jour après jour.

Bien évidement au gré des fusions acquisitions et dans un contexte économique tendu, la satisfaction des actionnaires n’est pas laissée pour compte. Mais est ce que la disqualification, l’humiliation, le mépris, la peur sont des méthodes productives pour arriver à satisfaire le client ou l’actionnaire ?

 Ces hommes de l’entreprise ne semblent pas se poser ce type de question (dans le cas contraire nous souhaiterions en être informés)
En revanche ils sont les aiguilleurs incompétents d'un train dont ils ne maîtrisent ni la puissance, ni l’énergie utilisée ni la destination.

Ce sont des petits hommes méprisables, benêts souvent intouchables et impunis qui participent à un processus qui les dépasse. Ces néomanagers pour lequel l'homme devient une ressource impersonnelle et interchangeable préparent les fondements d'une société que l'on voit se dessiner chaque jour de plus en plus clairement, où les critères économiques écrasent la vie.

Ce sont bien des hommes sans qualité.


Bien entendu dans ce contexte toutes les protections sont bonnes à prendre. La première, quand nos résistances psychologiques ne sont pas émoussées est sans doute d’observer, tel un entomologiste devant un insecte vaquant à ses occupations d’insecte, les tentatives pitoyables de ces « petit managers » de prouver leur efficacité et leur existence. A défaut de cette compétence il reste toutefois les voies de la médecine du travail des CHSCT et des délégués du personnel… si l’on a la faculté d’attendre  

3 commentaires:

  1. Au sens strict le pervers narcissique n'a d'autre objet que la destruction de l'autre. Le " pervers narcissique " est suffisamment " pervers " pour que la victime soit détruite avant qu’elle n’en prenne conscience (les premiers signes sont la fatigue, l’angoisse…). L’activité qui consiste à "se focaliser sur la personne qui empêche de travailler", est un détournement du cœur de métier (autrement dit, c’est ne plus travailler) et la porte de sortie est inéluctable (car la victime finit par commettre des erreurs et agacer ses collègues). Il n’y a d’autres alternatives que de prendre conscience de cette activité empêchée pour reprendre la main sur l’activité. J-L.

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    1. on est pas souvent dans le "sens strict" au sens clinique voulez vous dire. Prendre conscience de la perversité de l'autre qui précisément en fait"son cœur de métier" n'empêche pas cette même perversité d'autant que les menaces en terme d'avenir professionnel sont souvent très réelles.Difficile de reprendre la main sur l'activité d'autant qu'elle peut être totalement réorientée sur la jouissance de l'autre. Les médecins du travail attaqués par certains employeurs peuvent en témoigner
      Merci de votre intérêt

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