Aucun doute, le travail
est pénible. Certaines activités sont physiquement éprouvantes,
fatigantes,
dangereuses ou très exposées en termes de responsabilités vitales. Certaines autres
qui consistent à maintenir l’activité à un niveau optimum à la fois de
productivité et de qualité le sont également.
On pense généralement et
souvent à raison que les activités les moins gratifiantes sont aussi souvent les
plus pénibles. Il existe aussi des situations ou l’engagement de l’acteur est
total et dans l’urgence et pour des activités à haute valeur sociale ajoutée. Et dans ce cas la difficulté due à la tension est
bien réelle et la pénibilité tout aussi présente.
Mais il existe aussi une
frange non négligeable de travailleurs /managers qui non seulement bataillent
pour réaliser les activités pour lesquelles ils reçoivent un salaire mais subissent
en plus les exactions de cadres dit supérieurs.
Il s'agit de ceux qui ont sur-interprété
le message de leur école de commerce d’origine laquelle leur a procuré par un
fantasme de valeur, un surcroît de crédibilité. Se prévaloir de cette
appartenance est limité d’ailleurs aux "connaisseurs" hexagonaux. Il
y a fort à parier que les entreprises américaines par exemple ne savent absolument
pas ce que signifie les initiales HEC ou tous ces ces sigles qui caractérisent
ces écoles relevant de l’exception française.
On a déjà eu l’occasion
de le noter précédemment, mais le message de ce type de structure d’enseignement,
outre qu’il vise à la reproduction des élites, à tendance à laisser croire aux
étudiants qu’ils vont être des sauveurs du monde pour peu qu’ils puissent jouer
comme il convient avec le levier “ressources humaines“. Il suffit que
cette interprétation rencontre des personnalités perverses à composante sadique pour qu'on assiste alors dans certaines réunions de cadres à un feu d’artifices d’humiliations
et de disqualifications en tout genre.
Comment peut-on en arriver là?
Outre que ces
comportements sont contre productifs en ce sens qu’ils jouent la carte
du management par la contrainte et l'intimidation en conduisant les destinataires à chercher d’abord
à se protéger plutôt qu’à obtempérer, ils relèvent aussi d'une
illusion auto entretenue par des directions générales.
Non seulement toxiques et
nuisibles pour leurs collaborateurs ces managers sont effet promus et soutenus avec
l’espoir qu’ils puissent, en se salissant les mains, remettre de l’ordre
économique ou fasse progresser les entreprises qui du fait de la crise semblent
ne plus tourner rond.
Ces hommes de mains au
service des directions générales et des actionnaires appliquent la technique du
"marche ou crève", en pensant naïvement qu’il suffit de casser par
tous les moyens les "mauvaises volontés et l’inertie au travail" pour
retrouver un rythme et des résultats mirobolants.
Il leur manque,
malheureusement pour leurs collaborateurs et pour leur entreprise, les prémisses
d’une étincelle de réflexion politico-économico sociale. De fait, leur rôle qui
pourrait être même dans les difficultés conjoncturelles actuelles, moteur, fédérateur et finalement productif, n’est plus que celui de kapos zélés et de chiens de gardes d’un système qui
pense naïvement que ces méthodes vont permettre d’aller toujours plus de l’avant.
Cependant tout n’est pas perdu
pour tout le monde et au final la jouissance narcissique des uns et l’illusion
gestionnaire des autres sont les grands vainqueurs d'un système qui fait du surplace en pensant contrôler et produire.
Souffrance au travail : du supportable à l’insupportable
RépondreSupprimer(sur Métis Europe)
http://www.metiseurope.eu/souffrance-au-travail-du-supportable-l-insupportable_fr_70_art_29564.html
Il suffirait d’une réelle volonté politique pour prévenir la montée des risques psychosociaux. En particulier celle du stress dont on sait les conséquences négatives sur la santé mentale des salariés comme sur le bon fonctionnement des entreprises.
RépondreSupprimerToutes les études l’attestent, dans toute entreprise, institution, organisme les causes de stress sont les mêmes : une centaine de « stresseurs » classables en une quinzaine de familles. Par ex. Travail de plus en plus exigeant ; Contradiction avec les valeurs perso ; Horaires décalés / imprévisibles / étendus ; Changements incessants …
Or beaucoup de ces stresseurs (ou causes de stress) pourraient rapidement et à peu de frais disparaître. Il suffirait pour cela d’une réelle volonté politique et d’une véritable formation des managers pour, par exemple : diminuer le manque de considération dont souffrent souvent les opérateurs ; lutter contre les informations non pertinentes ; accroitre les marges de manœuvre ; diminuer la capacité d’étouffement qu’ont la plupart des procédures et même lutter contre la solitude du poste et l’imprécision des missions ... Ce serait autant de stresseurs en moins et donc autant de stress en moins.
Alors les entreprises, institutions et organismes français attendent quoi exactement ?
Voir http://astouric.icioula.org/
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Supprimeret si la réponse n'étaient pas chez "les autres" ?
RépondreSupprimeroui cela serait idéal mais je crains que cela ne renvoie à la sacro sainte responsabilité et faiblesse individuelle, le manque de pugnacité, la faiblesse psychologique voire l’incompréhension des buts,des rôles, des statuts et des méthodes....mais je me méprends peut être sur l'intention de votre commentaire.
SupprimerMerci de votre intérêt